Live Report : 101A au Ikebukuro Chop – 13 mai 2025

02/06/2025

Le mardi 13 mai 2025, Muteki s'est rendu à la salle de concert Ikebukuro Chop (池袋手刀), à l'occasion de l'événement "Floor Live Week in Ikebukuro Chop 2025 – Cinquième Nuit "Tout de F 2025 – partie 3" (池袋手刀フロアライブウィーク2025 第伍夜「Fの総て 2025 -part 3-」).

Nous avions été invités par le groupe 101A, qui partageait l'affiche ce soir-là avec plusieurs autres artistes :

  • yoyuuku (ヨ幽区)
  • Amita Hachidori (蜂鳥あみ太=4号とショルヘーノ)
  • MUNIMUNI

Quelques mois plus tôt, nous avions déjà eu l'opportunité de croiser certains membres de 101A lors d'un autre événement underground à Tokyo, où ils se produisaient en collaboration avec d'autres artistes de la scène indépendante. Les membres du groupe, loin de se cantonner à leur formation principale, sont en effet très actifs dans l'écosystème musical alternatif japonais, n'hésitant pas à multiplier les projets parallèles et les partenariats artistiques. C'est d'ailleurs dans ce contexte que nous avions rencontré the k, bassiste de 101A. Cette soirée à Ikebukuro marquait donc notre toute première expérience d'un live complet de 101A, projet phare de the k mais aussi formation culte du rock-électro japonais indépendant depuis 25 ans maintenant.

Le concert se déroulait dans la salle Ikebukuro Chop (池袋手刀), un lieu mythique pour les amateurs de sonorités obscures et d'expérimentations sonores, niché à quelques minutes des rues plus agitées d'Ikebukuro. Malgré sa relative discrétion en façade, Chop est un espace connu des initiés, à la programmation pointue et à l'identité marquée.

Ce qui frappe d'emblée dans cette salle, c'est sa configuration unique : une scène centrale, entourée par le public sur les quatre côtés, dans une atmosphère intimiste et presque cérémonielle. Loin de la frontalité classique des concerts traditionnels, ce dispositif offre une proximité directe et mouvante avec les artistes. Les spectateurs peuvent choisir leur angle d'observation : face au micro, près de la batterie, ou au plus près du jeu de basse, et glisser d'un point de vue à l'autre tout au long du show. Une expérience immersive rare, qui participe pleinement à l'originalité de l'événement.

C'est en avant-dernière position que 101A est monté sur scène, à un moment où l'atmosphère de la salle atteignait déjà un pic d'intensité. L'excitation était palpable : plusieurs fans de la première heure s'étaient avancés dès le changement de plateau, guettant impatiemment l'arrivée du trio. Et ils n'ont pas été déçus.

Le set s'ouvre sur "dawn", une introduction aérienne teintée de pop rock, mais rapidement imprégnée de tension et d'énergie. noah, chanteuse et guitariste du groupe, impose dès les premières notes une présence magnétique. Sa voix, à la fois fragile et puissante, traverse les nappes sonores avec une intensité rare, tandis que ses accords de guitare apportent une densité presque cinématographique à l'ensemble.

À ses côtés, the k offre à la structure musicale une base solide et vibrante. Sa basse, profonde et texturée, agit comme une colonne vertébrale sensorielle. Derrière eux, Sally, imprime un rythme précis et implacable. Son jeu de batterie, alternant retenue et explosions maîtrisées, contribue à cet univers sonore singulier que 101A façonne depuis plus de deux décennies : une alliance de rock industriel, de mélancolie darkwave et d'élans électro planants.

Au fil des morceaux, "missing link", "nowhere", "樹海 (jukai)", la salle entre dans un état de suspension. Les regards sont fixes, les corps en léger balancement, comme hypnotisés par les vagues successives d'intensité. Ce n'est pas une musique qui s'écoute passivement : elle s'absorbe, elle se vit.

Un moment particulièrement marquant survient vers la fin du set. noah, rompant l'alignement classique face à un seul public, se tourne vers les autres côtés de la salle, adressant un regard et un sourire à ceux qui l'observaient depuis un angle plus discret. Ce simple geste,  est une attention précieuse dans une configuration à 360°, qui reflète aussi une volonté sincère de créer un lien réel avec chaque spectateur.

Le final, "corona", laisse derrière lui une résonance émotionnelle profonde. Le morceau, lentement déployé, comme une aurore inversée, enveloppe la salle dans une douce torpeur mélancolique. Les visages sont silencieux, presque figés. Lorsque les dernières notes s'évanouissent, personne ne semble vouloir bouger. Il plane un instant de suspension : la sensation d'avoir été transporté ailleurs, et l'envie que ce voyage ne se termine pas tout à fait.

Set list:

1. dawn
2. missing link
3. nowhere
4. 樹海
5. bark
6. killing dress
7. corona

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